Laisser parler, raconter, s’exprimer. Ses anecdotes, ses petites histoires de racismes ordinaires, à l’origine parfois de grandes blessures et d’un drôle de sentiment : celui d’être un Français pas comme les autres, un Français «bizarre», un Français pas vraiment français, pas tout à fait français, voire pas du tout selon les circonstances.

Alors comprendre que les racismes ne sont pas dans l’ordre des choses, ne font pas partie de la vie comme ça, qu’ils ne sont pas une fatalité.

Savoir faire la différence entre les rejets volontaires, assumés, qui s’expriment en paroles et en actes (des délits qu’il faudrait arriver à prouver et qui le sont parfois) et les préjugés qui influencent parfois dramatiquement le cours d’une vie (la recherche d’un emploi, d’un logement) jusqu’à provoquer des discriminations. Des discriminations dont on peut être victime du fait de son origine, de sa religion, de sa couleur, de son apparence, de son sexe, de son âge, de son mode de vie, de ses opinions, oui. Des discriminations dont on peut être aussi l’auteur soi-même, oui aussi ! Réaliser qu’on peut être discriminé et… discriminant. Etre exclu et exclure.

Voir, comprendre, réaliser tout ça à travers des jeux de rôles (un entretien d’embauche, la réunion d’un conseil d’administration…) et surtout, surtout, analyser ce que sont les racismes avec l’éclairage de l’histoire.
L’histoire qui croise celle de la Shoah, de l’esclavage et des traites, de la domination coloniale, de l’apartheid et des ségrégations. Comprendre leurs points communs et leurs différences.

Le racisme, quel qu’il soit, ne vient pas de nulle part, il ne sort pas spontanément un jour ou l’autre. Il est construit, pensé, organisé, transmis. Il est le fruit d’une volonté. C’est ce chemin qu’ont parcouru les participants aux différents ateliers qui ont produit ce MOOC. Intenses, vivants et productifs !

* Directeur du site dailleursetdici.news