LE RACISME, C'EST QUOI ?


Le racisme, déjà, commence par le fait de parler de «races humaines», une idée plutôt récente puisque jusqu’au 19ème siècle (et oui, très peu de temps sur l’échelle de notre histoire !), on ne parle de races que pour les espèces animales. L’existence de races humaines supposerait que l’on ait naturellement telle ou telle disposition (qualité ou défaut) du fait de sa «race» et, au final, que l’on serait biologiquement défini pour avoir tel ou tel rôle, telle ou telle place dans le monde…

Illustration pseudo-scientifique du 19e siècle

Car l’idée de races humaines entraîne aussi qu’il y ait une hiérarchie entre ces pseudo races : certaines seraient plus intelligentes, plus développées, plus indépendantes, plus imaginatives etc…   Les racismes se traduisent en pensées mais aussi en mots et en actes : c’est là qu’ils se transforment en délits quand le cadre juridique le précise, ce qui est le cas notamment en France -comme dans plusieurs pays.

 

Lois contre le racisme et les discours de haine

 

Les racismes peuvent également -dans différents contextes- inspirer, renforcer ou définir des politiques d’Etat, des programmes politiques, des productions culturelles.   Ils peuvent être dirigés contre un individu, un groupe ethnique -les Roms par exemple dans bon nombre de pays européens- ou contre un groupe associé à une religion ou à une couleur –les Noirs, les musulmans etc.   Enfin le racisme est le plus souvent construit, transmis, développé afin de d’inspirer ou de justifier une politique de conquête de territoires, de domination culturelle et politique, de profit économique comme cela a été le cas durant des siècles de traite des Noirs et de colonialisme.   La science a pu se mettre au service des racismes et des sociétés –ou leur résister-, leur fournir tout l’argumentaire dont ils avaient besoin à partir d’une pseudo observation de caractéristiques physiques et psychologiques. Elle fera ainsi de l’homme noir un être entre l’animal et l’humain, fait pour être mis en esclavage.   Le racisme peut s’institutionnaliser : donner lieu à des textes de loi qui séparent, marginalisent, excluent une population en fonction de sa race ou de sa religion, ce qui a, par exemple, entraîné l’Apartheid en Afrique du Sud ou la ségrégation mais aussi différemment en France :

À voir

- Le code noir qui, signé en 1665 par Louis XIX, fait de l’esclave un objet, lui retirant son statut d’être humain.

- Le sous-statut d’indigène dans les pays colonisés qui créent différentes catégories de «Français» avec des droits radicalement et racialement hiérarchisés.

À lire

L'invention de la race

Des représentations scientifiques aux exhibitions populaires Thomas DAVID, Dominic THOMAS, Nicolas BANCEL. Editions La Découverte

 

 

Comment est né le concept de « race » ? Pourquoi est-il devenu si rapidement hiérarchique, distinguant les « races inférieures » des « races supérieures » ? Et comment ce concept a-t-il pu revêtir une telle importance, aussi bien au sein de la communauté scientifique qu’auprès du grand public, au cours du XIXe siècle et du début du XXe, jusqu’à être utilisé pour expliquer l’histoire et le devenir de l’humanité ? L’Invention de la race avance qu’à partir d’une origine européenne l’idée de race s’est étendue – par les connexions transnationales de réseaux scientifiques et marchands – à tout l’Occident, mais aussi au Japon, à la Corée et à une partie de la Chine. Partout, elle suscite représentations et politiques raciales discriminatoires. L’ouvrage montre aussi que les théories sur les hiérarchies raciales ont influencé les spectacles ethniques (dont les zoos humains), les expositions internationales et coloniales (…) qui ont largement contribué à forger une vision du monde fondée sur l’inégalité des races.

L'invention de la race

De l’indigène à l’immigré

Pascal BLANCHARD, Nicolas BANCEL

 

 

À la fin du XIXe siècle, la France règne sur un immense empire : Maghreb, Afrique noire, Indochine... L'idéologie coloniale élabore un modèle de l'«indigène», sauvage que la République va doucement amener aux lumières de la «civilisation». Après 1945, le mythe de l'assimilation potentielle des peuples colonisés se brise sur l'écueil de la guerre d'Algérie, puis des indépendances. L'image de l'immigré supplante progressivement celle de l'indigène. Aujourd'hui, la perception des immigrés de l'ex-Empire témoigne d'un retour des stéréotypes coloniaux. Pascal Blanchard et Nicolas Bancel appellent à une analyse critique de cette page d'histoire, occultée depuis trente-cinq ans.

De l'indigène à l'immigré

Racisme, mode d’emploi

Rokhaya DIALLO Editions Larousse

 

 

Une réflexion fondée sur un vécu et une expérience illustrée par autant d’attitudes et de stéréotypes qui pose des questions essentielles : Le racisme serait-il devenu un tabou ? D’où vient-il ? Comment en parler ? En définitive, sommes-nous tous racistes ? Et, si oui, peut-on en «guérir» ?

 

Le racisme expliqué à ma fille

Tahar BEN JELLOUN Edition le Seuil

 

 

« Plus de dix ans après le dialogue avec Mérième, qui avait elle-même dix ans, j’ai voulu rendre compte de mes échanges avec les enfants du monde entier que je ne cesse de rencontrer. Car nous constatons ensemble que non seulement le racisme n’a pas reculé mais qu’il s’est banalisé et dans certains cas aggravé. Nous essayons de comprendre ses nouvelles manifestations : la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie, les discriminations»…

 

Le racisme expliqué à ma fille

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